Passion pour "Pied-lourd"
La plongée sous-marine en "pied-lourd" ou l'ancêtre de la plongée en scaphandre... Le célèbre casque des plongeurs dits "pied-lourd" suscite la curiosité des plongeurs qui pratiquent régulièrement la plongée de loisir: la taille du casque, les hublots pour une vision unique, la combinaison, les chaussures "plombées" pour maintenir le plongeur au sol... Henri Eskenazi interview Serge Pedretti, qui s'est lancé dans la fabrication d'un scaphandre "pied-lourd"... fonctionnel...
Henri Eskenazi : Serge, quand t’es venue cette envie de fabriquer un scaphandre pied-lourd ?
Serge Pedretti : En 2008, lors de mes premières plongées en scaphandre autonome. En recherchant sur le net, comment et avec quel équipement les gens plongeaient au début du siècle. Au départ par simple curiosité, puis en me disant que je voudrais bien connaître à mon tour ces sensations de marcher sous l’eau. J’ai donc cherché des baptêmes en pied-lourd mais c’était assez rare et souvent très loin de chez moi, dans le sud de la France. L’achat de ce matériel était aussi très onéreux.
Henri Eskenazi : Quelle sont ta formation et tes connaissances en la matière ?
Serge Pedretti : Déjà, je suis assez bricoleur. Je me lance souvent dans la fabrication de divers matériels en utilisant les renseignements trouvés sur le net. Je travaille aux carrosseries Lambert dans la maintenance et je suis technicien en Recherche et Développement. Je fabrique des moules de pièces en polyester. Je fais aussi de la mécanique et de la métallurgie.
Henri Eskenazi : En quoi est fait ton scaphandre ?
Serge Pedretti : J’ai choisi de faire le casque en résine et fibre de verre, avec un moule perdu en carton pour gagner du temps. En métal, cela demande beaucoup plus de travail et d’équipement d’autant plus que je travaille dans mon petit garage. La pompe a été réalisée avec des pièces de vérin pneumatique.
Henri Eskenazi : Quel est son poids ?
Serge Pedretti : Le casque pèse 17kg, les deux lests de casque 16kg et les chaussures 10kg chacune.
Henri Eskenazi : De quel modèle t’es-tu inspiré ?
Serge Pedretti : Le casque est un mélange de plusieurs modèles. Il a 4 hublots, 1 emplacement radio, 1 soupape de purge, 1 petite vanne, 1 clapet de sûreté à l’alimentation de l’air plus un détendeur de secours avec 1 petit bloc de 6 litres (ce qui n’existait pas à l’époque !). Le casque peut-être fixé sur la combinaison par une collerette à 3 boulons ou sur la combinaison par 12 boulons. La radio de liaison est faite à partir d’une radio cassette de voiture en guise d’amplificateur muni de HP et micro dans le casque ainsi que sur l’appareil. Il y a un ombilical de 12 mètres.
Henri Eskenazi : Tes projets ?
Serge Pedretti : Après deux années de dur labeur, je l’ai testé avec succès en piscine. Je souhaite maintenant réaliser les essais en mer avec la tenue complète… Ensemble ?
Henri Eskenazi
www.henrieskenazi.com
