Bien choisir sa destination plongée

Quel est le pays que tu as préféré ? Où sont les plus belles plongées ? Voici les questions les plus fréquentes que l’on me pose. Et, à chaque fois, ma réponse est la même : ça dépend ! En effet, on n’a pas les mêmes envies, les mêmes besoins ni les mêmes possibilités à vingt ans qu’à cinquante, que l’on vive en ville où à la campagne, que l’on soit fortunés ou non. Aimez-vous plutôt la foule ou les déserts, la grosse chaleur ou un climat plus tempéré ? Souffrez-vous des longs trajets en avion, du décalage horaire ? Préférez-vous l’Asie, l’Afrique ou un autre continent ? Partez-vous une fois par an ou une fois par mois ? Êtes-vous passionnés des monuments ou des grands espaces ?

Autant de questions qu’il faut vous poser avant de partir. Alors, sachez choisir votre destination en fonction de vos motivations. Il existe autant de manière d’aimer et de pratiquer cette activité qu’il y a de plongeurs : on peut préférer les poissons (les gros, les petits, les bancs, les requins…) les épaves, les plongées profondes, les grottes, pratiquer ou non la photo, la vidéo, être ou non passionné de biologie, d’archéologie, plus ou moins gêné par l’eau froide, le courant, le style de bateau, le nombre de plongeurs, la chaleur humide et tant d’autres critères de choix.

Le choix d’un voyage. Le choix de son voyage. Un désir d’aventures. L’envie de se retrouver ailleurs, de se perdre chez l’autre. Sûrement un insatiable appétit d’espaces pour vérifier que la terre est ronde. Une amie habitant à Papeete, à qui j’ai expliqué qu’elle habitait loin pour justifier la rareté de nos rencontres, m’a rétorqué :”c’est toi qui vit loin de moi !”. On est toujours loin de quelque part. L’essentiel est l’ivresse, peu importe le chemin parcouru. Choisir de voyager. Choisir son voyage, c’est un peu choisir sa vie, sans la subir. Au moins pour un court instant… J’ai commencé à voyager tard mais je me suis rattrapé. Il n’ y a pas d’âge pour la découverte. Y penser, tout d’abord, intensément. Ensuite, utiliser ses cinq sens, à fond. Voilà ma recette.

Trop souvent, malheureusement, c’est la date et le prix qui induisent la décision de partir à tel ou tel endroit, alors que cela devrait être un véritable choix ! Voyager n’importe où et à l’instant. Mais à la fois, il faut construire ses vacances, les mûrir comme une pièce de théâtre ou un bon repas, afin de mieux s’en imprégner le moment venu. Comme toute tranche de vie, un voyage se programme. Et à moins d’un désir de nouvelles rencontres ou de solitude volontaire, choisissez les personnes avec qui vous allez partager ces jours intimes de plaisir, sources de bonheur peut-être… Des amis, si possible, de bons amis. Il y a 2 raisons à cela :

• Tout d’abord la promiscuité immédiate durant une période de plusieurs jours peut devenir une source de conflit, plus ou moins intense, pouvant aller jusqu’à la fracture sociale (mutisme, isolement, agressivité, départ anticipé). Un bateau ou une île peuvent devenir des prisons dorées.
• Ensuite, une vie, votre vie, est une succession de nombreux voyages (intérieurs également) aussi différents qu’un week-end à la mer ou un véritable tour du monde en bateau par exemple et qu’il est bon de les partager avec des gens que l’on aime, qui les ont vécus, même plusieurs années après… Vos amis passionnés.

Quand on me demande où aller plonger, je pose les questions suivantes :

• Quel est votre niveau et le nombre de plongées que vous avez déjà effectuées ?
• De combien de jours disposez-vous ?
• A quelle période ?
• Quel est votre budget ?

Il est évident que je ne conseillerais pas la Nouvelle-Calédonie à un plongeur niveau II (100 plongées) qui veut  « s’éclater » une semaine avec 1 000 euros en poche. De la même manière et avec tout le respect que j’ai pour cette destination, il ne serait peut-être pas judicieux d’aller en hôtel à Hurghada en pleine saison, pour un plongeur qui a déjà beaucoup « bourlingué » avec plus de 1 000 plongées.

Mais, cela, il le sait déjà…

Henri Eskenazi
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