voyage plongée KiritimatiVoyage plongée Kiritimati

Je suis à Kiritimati, le plus grand atoll du monde et peut-être le plus ancien, coincé entre lagon et océan. L’horizon est partout. Cette ancienne île Christmas, appartient à la république des Kiribati (33 îles réparties entre îles Gilbert, îles Phoenix et îles de la Ligne) dont la capitale est Tarawa-Sud dans l’archipel des îles Gilbert, à 3300 km d’ici (4 heures de vol)... Dive now !
Devis voyages plongée

Recycleurs

Les Recycleurs en plongée

Megalodon, Ouroboros, Fgt1, Ida71, Siva …que de noms "barbares" !
Avant mes premières plongées en recycleur, je n’osais même pas prononcer ces mots, j’avais même l’impression de faire partie d’un autre monde.
Les recycleux ne sont pas des plongeurs comme les autres. Ils sont à la fois passionnés et marginaux, au point d’accepter de se "ruiner" pour plonger différemment et aller plus loin, plus longtemps.
Souvent seuls, ils aiment se fondre un peu plus avec l’élément et regarder les mérous les yeux dans les yeux toujours plus près. Avaler goulûment l’air chaud et humide est vraiment plus agréable comparé à l’air froid et sec du circuit ouvert...
 

Ce sont les réactions chimiques de la chaux fixant le CO² dans le canister qui réchauffe l’air respiré. Quand on sait qu’une grande part des pertes thermiques est liée à la respiration, on comprend très vite l’avantage du recycleur pour les frileux.


L'HalcyonRB80
Malheureusement mon expérience de plongeur standard ne m’a pas servit beaucoup pour ma première immersion en recycleur. Beaucoup de choses changent: les poumons ballast n’existent plus, ma gestion de l’autonomie est complètement perturbée et toute ma sécurité est à revoir. De plus, le plongeur basic entretien rarement son matériel, il sait à peine comment fonctionne son détendeur et préfère confier l’entretien de ses "jouets" à une tiers personne.

Mais pour le recycleur pas question !
"Tu te débrouille mon grand...ho la la !" La particularité de la plongée en recycleur est la nécessité d'être méticuleux et discipliné… Tiens cela me rappelle ma formation de parachutiste quand tu dois plier pour la première fois ton parachute …"ta vie en dépend" !


Un peu d’histoire

Le 17 Juin 1808, un brevet d’invention est délivré à Mr Touboulic, un mécanicien français de la marine.
Le premier recycleur a été commercialisé en Angleterre en 1880. Il avait une autonomie de 80 minutes et sa profondeur était limitée à sept mètres.


Le Frogs
Quinze ans plus tard en Allemagne la société Draeger s’approprie les appareils utilisés dans les mines de charbon en cas de coup de grisou pour mettre au point "un recycleur" qui servira à l’évacuation des sous-marins.
La deuxième guerre mondiale oblige l’Allemagne (Draeger), l’Italie (Pirreli) et L’Angleterre (Davis) à équiper leurs nageurs de combats avec des recycleurs.

En 1952, le pharmacien chimiste Dufau-Casanabe et l'ingénieur Dumas mettent au point un appareil à circuit semi-fermé qui prend le nom de DC-52 (DC pour Dufau-Casanabe) Il sera construit au nombre de 10 exemplaires par la Spirotechnique.
Afin de remplacer le DC 52, le GERS lance des travaux qui aboutissent en juin 1955 à la réalisation d'un nouvel appareil à circuit semi-fermé, plus compact, plus fiable et mieux adapté. Testé jusqu'en 1956, il se révèle suffisamment fiable et performant pour que la production en série soit décidée.

Depuis cette époque le DC-55 est devenu l'outil quotidien des plongeurs démineurs qui leur permet d'intervenir jusqu'à 55 mètres.
L'appareil a bénéficié en 1995 d’une modernisation qui a permis de diminuer les résistances respiratoires qui lui étaient reprochées, pour devenir le DC-55/96.
A partir de 1960, les travailleurs off shore utilisent les recycleurs pour la recherche du pétrole mais ils sont vite remplacés par des robots.

Dès 1990, la plongée sous-marine sportive tombe amoureuse de ces "usines à gaz" et le "boom" des recycleurs est né. A ce jour environ 190 modèles différents de recycleurs ont vu le jour.

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Composition et fonctionnement d’un recycleur

Un recycleur est composé des différents éléments suivants:

  • Le Ray
    Une bouteille
  • Un système pour injecter le gaz
  • Un canister remplit de chaux pour fixé le CO²
  • Une boucle respiratoire composée de deux tuyaux annelés, d’un embout buccal à clapets avec une manette on/off pour éviter une entrée d’eau
  • Un sac (ou faux poumon), afin de mieux répartir les efforts respiratoires. Il y a parfois deux sacs, un inspiratoire et un expiratoire, où la soupape d'évacuation sera fixée pour évacuer le trop plein de gaz contenant le CO² avant de passer par la cartouche épuratrice et d'économiser ainsi la capacité d'épuration.
Dans un recycleur, on récupère l’air expiré pour le recycler.
Le plongeur respire en boucle par l’embout à clapets. Son expiration passe à travers une cartouche épuratrice remplie de chaux sodée qui fixe le CO². L'expiration arrive dans le faux poumon où le trop plein est évacué par une soupape.
Un complément de gaz est ajouté pour permettre au plongeur d'avoir un volume respiratoire suffisant.

Le plongeur peut alors inspirer dans son sac et… le cycle continu.


Il existe trois familles de recycleur

1) Les circuits fermés "oxygène pur":

C’est de loin les plus simples à tel point que j’ai vu un nombre impressionnant de fabrications artisanales conçues avec des baignoires de bébé, des chambres à air, etc... Certaines fonctionnaient, d’autres beaucoup moins.

La première utilisation est évidemment militaire car l’avantage premier est l’absence totale de bulle, mais le gaz employé étant de l’ O² à 100% la profondeur se trouve limitée à 6 mètres.
Ces appareils militaires sont tous amagnétiques.

Avant la plongée, on commence par purger l’azote contenu dans ses tissus et dans l’appareil. On inspire de l’oxygène pur et on expire dans l’air ambiant. Le risque lié au recycleur oxygène, c'est la nécessité de rincer sa boucle avec de l’oxygène pur avant le début de la plongée. S’il y a une trop grande quantité d’autres gaz présente dans la boucle, le plongeur risque l’hypoxie (quantité insuffisante d’oxygène) avant que le repli du faux poumon ne soit suffisant pour actionner la valve mécanique d’ajout d’oxygène. Dès l’immersion chaque expiration passe par un "poumon artificiel" rempli de granulés chimiques. Ceux-ci fixent le dioxyde de carbone (CO²) issu de la respiration. L’oxygène purifié revient aux poumons du plongeur. La diminution de volume due à la consommation est compensée par une petite bouteille d’O² sous pression. Ce circuit fermé est archi-simple.

Mais le gros problème pour les militaires est d’éviter l’émission de bulles. En effet, lors des remontées le "poumon artificiel" se dilate et le trop-plein d’oxygène s’en échappe, révélant la présence des plongeurs. Chaque remontée en surface doit donc se faire très lentement pour permettre au corps de consommer l’excès de gaz ainsi produit. D’où l’importance capitale d’une parfaite maîtrise de la profondeur de plongée.
Bon, pour la pose d'une mine ça suffit, mais pour le loisir je penses que l’on va aborder d'autres modèles !

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Quelques recycleurs militaires:

L’Oxygers (8 kg) en service depuis 1957 à été remplacé par Frogs (Full Range Oxygen Gas System). Depuis le 15 octobre 2002, il est fabriqué en France à Carros par Aqualung. Il permet de plonger à 7 mètres pendant 4 heures, pèse 14 kg (500g dans l’eau), le canister fait 3 litres et la bouteille d’O² fait 2 litres à 200 bars:
  • Longueur : 480 mm
  • Largeur : 306 mm
  • Profondeur : 190 mm

L'Oxymixgers
L’Oxymixgers: Circuit fermé ou semi-fermé selon la profondeur, utilisé également par les plongeurs démineurs, il permet de fonctionner suivant deux modes : en respirant de l'oxygène pur entre 0 et 7 mètres de profondeur ou du Nitrox (60% d'oxygène et 40% d'azote) entre 7 et 25 m.

Le Lar6: fabriqué en Allemagne par Draeger. Il est ventral, son poids est de 14 kg, il a une autonomie de 150 minutes pour 7 mètres et il est utilisé par les nageurs de combats Belges.
  • Longueur : 425 mm
  • Largeur : 300 mm
  • Profond : 170 mm

2) Les circuits "semi-fermés":

Qu’il soit actif (débit pré-sélectionné avant la plongée par injecteur constant) ou passif (nitrox ajouté en fonction du rythme respiratoire), le circuit semi-fermé est un matériel conçu pour apporter un maximum de sécurité et de simplicité. Ce matériel est idéal pour les plongées jusqu'à 40 mètres. Les mélanges respiratoires utilisés sont majoritairement du Nitrox allant de 32 à 50 % d'O².

Vous avez exactement les mêmes sensations qu'en circuit fermé mais les contraintes liées à la sécurité sont moins importantes. Le circuit semi-fermé est un bon début pour appréhender le circuit fermé. Il émet tout de même quelques bulles.

En 1995, Draeger a introduit le recycleur Atlantis. Développé pour le marché de la plongée loisir, il a 4 buses à débit fixe en fonction du nitrox choisit.


Le Dolphin
En 1998, Draeger lance sur le marché le Dolphin. Ce sera le recycleur le plus vendu. Suivra un an plus tard le recycleur Ray, plus "basic" (une seule buse) et moins cher.

En 2002, Draeger cesse la fabrication des recycleurs et cède la carte à Aqualung.

En 1998, Mares présente dans plusieurs salons l’Azimut, construit en Italie avec beaucoup de composants fournis par Mares. L’histoire de l'unité est qu'elle a été à l'origine produite par un fabricant indépendant, mais Mares, pour des raisons de responsabilité commerciale, n’a jamais vendu l’Azimut. Le fabriquant a donc crée son propre réseau de distribution.
Il comporte des débits réglables par l’utilisateur, deux cylindres, un système de réserve intégré et la capacité de choisir l'un ou l'autre des deux cylindres tout en plongeant.

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En 2003, lors du salon allemand "Le Boot" Uwe Lessmann présente son recycleur Submatix.

Fiche technique Submatix SCR 100 ST:
  • Recycleur circuit semi-fermé
  • Le volume de la boucle est de 9 litres avec le plein de chaux
  • 2 blocs de 2 litres Nitrox
  • Température d'utilisation entre 4°C et 34°C
  • Pression d'utilisation de 20 à 200 bar
  • Contenance du scrubber 1,8 kg de chaux sodée
  • Buses d'injection 32%, 40%, 50%, 60%, 80%
  • Dimensions 670 x 390 x 170 mm
  • Poids sans lest = 15 kg


Le Submatix
Ce super recycleur semi-fermé a bien mérité sa montée fulgurante. Fort de son succès, le fabricant allemand sort une version circuit fermé mécanique (sms100) et homologué CE depuis le 1 août 2006.
Oxygène à droite, diluant à gauche, deux afficheurs PPO2 pour la sécu…
Le booster pro avec réglage de débit O² est un mini boîtier avec un bouton bleu O² que vous pressez à la demande pour injecter l’O².

En 1995, le DC55/96 est construit en France par la Spirotechnique sur la base du DC55. C’est un appareil à circuit semi-fermé avec fuite proportionnelle.
Le DC-55/96 est un appareil très souple d'emploi qui permet aux plongeurs de descendre et travailler à des profondeurs allant de 0 à 55 mètres.

Fiche technique de DC55/96:
  • De 0 à 25 mètres, le mélange utilisé contient 60% d'O² et 40 % de N², il permet 180 minutes d'autonomie. Pour des plongées au delà de 25 mètres, un injecteur supplémentaire est nécessaire pour compenser le mélange gazeux utilisé
  • De 25 à 45 mètres, 40% d'O² et 60% de N²; 90 minutes d'autonomie
  • De 45 mètres à 55 mètres, 30% d'O² et 70% de N²; 75 minutes d'autonomie
  • Dimensions : 680 x 390 x 170 mm
  • Poids : 24 kg
  • Totalement amagnétique

3) Les circuits fermés:

Le top des recycleurs mais aussi les plus compliqués. La pression partielle est souvent gérée par électronique afin de maintenir la PP constante.
Il procure un silence et un confort respiratoire indéniable. Oubliez tous vos acquis de plongeur, vos sensations seront totalement différentes.
La consommation moyenne est de 35 bars à l’heure (quel diesel !)
Le matériel est optimisé pour des plongées en recyclage total du gaz carbonique sans échappement de bulle (le vrai monde du silence).

Conçu pour des plongées de 0 à 90 mètres, il offre plus de liberté que le semi-fermé mais nécessite une formation plus complète pour appréhender convenablement les risques.
Son autonomie est de 6 heures théorique, car il faut changer la cartouche de filtration de CO² toutes les 3-4 heures. Tous les recycleurs circuits fermés intègrent des capteurs électroniques d’oxygène qui surveillent la concentration d’oxygène dans le gaz respiré. L’oxygène s’ajoute de manière automatique lorsque la PpO2 descend en dessous d’un seuil prédéfini (ce seuil est appelé le "setpoint" de PpO2).
Cela signifie que la part du gaz respiré qui n’est pas de l’oxygène (celle qui impose une décompression) est réduite à son minimum. Cela permet au plongeur de faire moins de palier.

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Le Megalodon
La vedette anglaise est le Buddy Inspiration conçu par Dave Thompson, mais ma préférence reste le Megalodon. Hydrodynamique et compact, sa flexibilité pour le choix des blocs est un avantage indéniable. Il est très facile de trouver des pièces détachées même si la bête est réputée robuste.
ISC propose maintenant un scubber étanche, malheureusement les cellules O² ne disposent pas d’alarme mais le hud (iodes lumineux sur l’embout) est très efficace.

La plongée recycleur KISS:

L’acronyme de KISS est "Keep it simple stupid".
Il a de nombreuses similarités avec un système semi-fermé à la différence que l'on n'ajoute pas de nitrox de façon continue dans le circuit respiratoire. En fait on ajoute uniquement une petite quantité d'O² afin de compenser l'exacte quantité de gaz métabolisé par le corps. Le recycleur aura deux bouteilles, une de diluant et une d’O². Le diluant peut être de l'air, du nitrox ou du trimix.
Le plongeur ajoutera lui même l’O², donc il devra en permanence connaître sa PPO2.

Il y a deux types de recycleurs à circuit fermés, les manuels et les électroniques.
Dave Thompson, le concepteur du "Buddy Inspiration" a dit:
"Ce qu'il y a de mauvais avec les recycleurs manuels c'est que vous devez contrôler le système et c'est une charge de travail...., le bon coté, vous savez que si vous ne contrôlez pas le système vous allez mourir. Cela force la concentration...!".
En ce qui concerne le système électronique, les ajouts d'oxygène et de diluant sont réalisés par les ordinateurs embarqués, donc votre vie est dépendante de la fiabilité des instruments de notre monde moderne.

Les dangers du recycleur

La loi de Dalton ne devra plus avoir aucun secret pour vous et la toxicité des gaz devra être toujours à l’esprit. Un recycleux connaît à chaque moment sa pression partielle et devra la maîtriser.


L'Azimut de face
Dans certaines conditions, spécialement lors d’efforts importants ou lors d’une remontée, la concentration en oxygène dans un semi- fermé peut chuter à des seuils dangereusement bas.

La faiblesse inhérente aux circuits fermés réside dans la confiance que l’on accorde à l’électronique pour contrôler la teneur en oxygène de la boucle respiratoire. L’électronique et l’eau ne font pas bon ménage. En fait, les circuits fermés ont acquis une réputation de non fiabilité largement due aux problèmes de contrôle de l’O² par l’électronique (ce qui conduit à trop ou trop peu d’oxygène dans la boucle).

La plupart de ces problèmes peuvent être évités en:
  • Rinçant correctement le recycleur avec de l’oxygène pur avant la plongée
  • Ajustant avec précaution le débit du gaz disponible
  • Rinçant la boucle avec du gaz frais avant d’entamer la remontée
  • Intégrant une ou plusieurs sondes oxygène dans les appareils à circuit fermés

L'Azimut de dos
Malheureusement, les symptômes liés à l’hypoxie et à la toxicité de l’oxygène ne peuvent pas être considérés comme des signes fiables et annonciateurs de la syncope. Il est donc de la responsabilité du plongeur de s’assurer en permanence et méthodiquement de la viabilité du mélange gazeux qu’il va respirer dans la boucle. Ce niveau de contrainte requiert une grande dose de discipline et d’entraînement. Ainsi les plongeurs en recycleur doivent dédier plus de temps à l’entretien de leur équipement que les plongeurs en circuit ouvert.

En résumé, si vous rêvez d’accompagner Cédric Verdier à 180 mètres sur l’épave du cuirassé japonais "Hijms Yamashiro", il vous faudra une formation poussée, beaucoup d’euros pour vous offrir le recycleur fermé de votre choix et surtout ne compter sur personne pour vous remonter en cas de problème.

Pour finir, je dédie cette petite "bafouille" au plongeur spéléo norvégien Stale Tveitane qui a trouvé la mort avec son recycleur Megalodon à 75 mètres de fond le 16 août 2006 et à tous les feux recycleux qui faisaient partie de cette famille de passionnés et encore précurseurs de ces magnifiques machines.

Olivier Lebrun
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